La matière première de Mo Bantman, c’est la mémoire.
La photographie pour faire subir aux images des traitements aux allures d’exorcismes
Utilisant la photographie – le procédé qui sublime par excellence l’absence – elle n’a de cesse de faire subir aux images qu’elle fixe des traitements aux allures d’exorcismes.
Prenant pour modèles des jouets, des manèges, des vitrines peuplées d’accessoires érotiques ou encore des corps féminins, elle rend aux jeux de toutes sortes un hommage troublant, parfois morbide, souvent psychédélique, toujours passionné.
Taches, brûlures, irisations, fluorescences : tous les effets plastiques évoquant les épreuves, et le passage du temps, sont mis à contribution.
Jusqu’à ce que s’impose une sensation d’irrépressible emportement, de flot magmatique, entrainant en les malaxant tous les souvenirs du Monde, tous les liens de la Terre, jusqu’à les fondre afin de les réunir.
Sans jamais les refroidir.
« Toute l’œuvre de Mo Bantman, zoroastrienne des temps postmodernes, constitue une seule et colossale braise. »